mercredi 3 avril 2013


Mercredi 26 mars 2013, une inconnue dans le hall d’entrée de l’immeuble.

Le hall d’entrée magnifié par les marbres et les éclairages indirects, étalait ses plantes « alibi » qui transpiraient le synthétique. Ieu de passage, de transit, personne n’y stationnait s’il n’avait une plainte à formuler, une confidence à avouer à la concierge, factotum et réceptacle des lamentations ; on frappait à sa vitre comme au toque à la porte du diable, elle surgissait toujours irritée par ces dérangements intempestifs, elle ne supportait pas cet état de domesticité qui n’engageait pas à lui  donner du « Madame », elle existait uniquement comme facteur de résolution de problème, d’encausticage et de lustrage, tout devait briller mais elle ne devait pas briller par son absence ! Elle était témoin des vies, et vous parlez d’un scénario banal à pleurer, « ça naît, ça vit, ça meurt, ça se remplace et ça recommence !! » pensa-t-elle, en son fors intérieur. Ce jour du dimanche des rameaux où Jésus marchait sur Jérusalem, tous pensaient qu’il était allé au casse-pipe mais en réalité il était un prophète juif rebelle parti conquérir le pouvoir terrestre et le pouvoir céleste, pas moins !! L’ascenseur social quoi !

Afin de faire mentir la théorie du lieu de passage et de transit du hall d’entrée, alors que d’aucuns étaient allés faire bénir des rameaux dans les églises aux diverses confessions, une dame stationna, oui je dis bien, stationna, bien mise parmi les marbres. Elle n’était pas d’ici, elle sentait l’ailleurs, le dehors quoi ! Elle portait un fichu de soie grège en serre-tête noué sous son double menton, et un ample par-dessus de gabardine. Elle avait le regard fixe et la volonté toute braquée sur une photographie  de type anthropométrique, vous savez de celle des condamnés recherchés !

Un examen attentif permit à la concierge de reconnaître le Shah d’Iran, Reza Palhavi lui-même s’il vous plaît ! Un grand de Perse que les mollahs avaient chassé de son pays avec sa Farah Dhiba !! D’ailleurs ne disait-on pas qu’en Iran il n’y avait plus un shah ?

Etait-elle un agent de la police politique, la Savak, une tortionnaire an quête de victimes ou d’exilés affublés de faux noms ? Mais dites, ce Shah dans cet immeuble pensa-t-elle, lorsque soudain un crissement de molettes et de roulettes résonna sur les degrés de l’escalier monumental, un jouet, une souris en métal avec un mince lacet en guise de queue, montée sur des roulettes pouvant se remonter avec une clé plate ! Le mécanisme s’était tout soudain remis en marche, et notre enquêtrice sourcilleuse sourit, il ne devait pas y avoir de shah dans l’immeuble, ni shah persan ni autres, une souris dansant dans l’escalier, fut-elle de méta,l présageait qu’il ne devait pas y avoir de chat ici.

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