Mercredi 26 mars
2013, une inconnue dans le hall d’entrée de l’immeuble.
Le hall d’entrée magnifié par les marbres et les éclairages
indirects, étalait ses plantes « alibi » qui transpiraient le
synthétique. Ieu de passage, de transit, personne n’y stationnait s’il n’avait
une plainte à formuler, une confidence à avouer à la concierge, factotum et
réceptacle des lamentations ; on frappait à sa vitre comme au toque à la
porte du diable, elle surgissait toujours irritée par ces dérangements
intempestifs, elle ne supportait pas cet état de domesticité qui n’engageait
pas à lui donner du
« Madame », elle existait uniquement comme facteur de résolution de
problème, d’encausticage et de lustrage, tout devait briller mais elle ne
devait pas briller par son absence ! Elle était témoin des vies, et vous
parlez d’un scénario banal à pleurer, « ça naît, ça vit, ça meurt, ça se
remplace et ça recommence !! » pensa-t-elle, en son fors intérieur.
Ce jour du dimanche des rameaux où Jésus marchait sur Jérusalem, tous pensaient
qu’il était allé au casse-pipe mais en réalité il était un prophète juif
rebelle parti conquérir le pouvoir terrestre et le pouvoir céleste, pas
moins !! L’ascenseur social quoi !
Afin de faire mentir la théorie du lieu de passage et de
transit du hall d’entrée, alors que d’aucuns étaient allés faire bénir des
rameaux dans les églises aux diverses confessions, une dame stationna, oui je
dis bien, stationna, bien mise parmi les marbres. Elle n’était pas d’ici, elle
sentait l’ailleurs, le dehors quoi ! Elle portait un fichu de soie grège
en serre-tête noué sous son double menton, et un ample par-dessus de gabardine.
Elle avait le regard fixe et la volonté toute braquée sur une photographie de type anthropométrique, vous savez de celle
des condamnés recherchés !
Un examen attentif permit à la concierge de reconnaître le
Shah d’Iran, Reza Palhavi lui-même s’il vous plaît ! Un grand de Perse que
les mollahs avaient chassé de son pays avec sa Farah Dhiba !! D’ailleurs
ne disait-on pas qu’en Iran il n’y avait plus un shah ?
Etait-elle un agent de la police politique, la Savak, une
tortionnaire an quête de victimes ou d’exilés affublés de faux noms ? Mais
dites, ce Shah dans cet immeuble pensa-t-elle, lorsque soudain un crissement de
molettes et de roulettes résonna sur les degrés de l’escalier monumental, un
jouet, une souris en métal avec un mince lacet en guise de queue, montée sur
des roulettes pouvant se remonter avec une clé plate ! Le mécanisme
s’était tout soudain remis en marche, et notre enquêtrice sourcilleuse sourit,
il ne devait pas y avoir de shah dans l’immeuble, ni shah persan ni autres, une
souris dansant dans l’escalier, fut-elle de méta,l présageait qu’il ne devait
pas y avoir de chat ici.
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