Encore Hopper.
Écrire une histoire à partir de l'incipit fourni par sa voisine en incluant des bribes d'un texte d'un autre voisin.
Comme chaque vendredi, elle était venue au théâtre Sheridan pour voir jouer le silence.
Comme chaque vendredi depuis ce vendredi fatal où elle l'avait attendu.
Tant attendu.
Vainement.
On jouait à l'époque Macbeth.
Longtemps elle pensa qu'elle avait commencé à le désaimer, à le hair.
Hélas, ce n'était pas de la haine, mais une douleur qui absorbe sa vie et qui la fait encore aujourd'hui, hurler .
Dans le vide
Et elle reste là, agrippée à la balustrade, là où Hopper l'avait posée.
Avec un sourire vague.
La consistance du vertige dans le regard.
Attendant l'extinction de la douleur, cette douleur qui la ramène dans ce théâtre tous les vendredis.
Elle se retrouve décomposée par la vie, perdue dans la concordance des temps.
Le passé, le présent où l'on entend, dans ce théâtre , une litanie de plainte, une rumeur de perte.
Ce temps
Qu'elle n'avait pu l' accorder au sien, puisqu'il n'était pas venu la rejoindre.
Et subitement elle compris.
Elle compris ce qu'il lui faisait vivre. C'est ce qu'il peint depuis des années:
L'angoisse humaine,
La solitude,
L'absence,
Le silence,
L'attente,
L'énigme du désir,
du Temps
L'énigme de la mort.
Ce fut comme une vision :
Elle allait se jeter dans le vide et il ne peindra plus que des tableaux dans lesquels le sujet a disparu.
Elle enjamba la balustrade et
..............bascula dans le vide.
Son cri zébra d’un grand trait le Silence qui se jouait ce soir là au Théâtre Sheridan.
Claude van Ackere
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