Ecriture de la suite du texte d'Italo Calvino
[Après s’être
émerveillé devant un film qui se déroulait dans les forêts de l’Inde,
Marcovaldo, personnage rêveur et fantasque, prend le tram dans
le brouillard, se trompe d’arrêt et n’a plus d’idée de l’endroit où il se
trouve...]
Marcovaldo haussa les épaules et se résigna. Puisqu’il n’y
aurait de toute façon pas de prochaine rame avant longtemps, il fallait marcher.
Il partit au hasard dans la purée de pois, qui l’enveloppait comme une
couverture.
Il divagua ainsi par les rues pendant de longues et douillettes
minutes, ne distinguant rien, les sens reposés.
Une chaude caresse sur la joue l’interrompit. Emu, il porta
la main à une large feuille, d’une espèce qu’il n’avait encore jamais
rencontrée. Il l’examina, contourna doucement la plante et se guida le long d’une
allée en passant d’une essence à une autre.
Dans une percée du brouillard, il entrevit des couleurs qui
lui semblèrent éclatantes malgré l’obscurité, les sons cotonneux se muèrent en
une mélopée exotique, une odeur sauvage le prit à la gorge. Il crut reconnaître
les décors qui l’avaient tant émerveillé dans la soirée. A tout hasard, il
guetta des mouvements, mais déjà le nuage de vapeur se reformait.
Il avança encore. Une lumière diffuse l’appela vers sa
gauche. Au terme de sa progression, il se réjouit de bientôt pouvoir rejoindre
son foyer. En effet, il était parvenu devant la boutique du glacier, près du
jardin botanique, où il avait coutume d’emmener ses enfants le dimanche.
Estelle B.
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