dimanche 13 janvier 2013



Ecriture de la suite du texte d'Italo Calvino

 [Après s’être émerveillé devant un film qui se déroulait dans les forêts de l’Inde, Marcovaldo, personnage rêveur et fantasque, prend le tram dans le brouillard, se trompe d’arrêt et n’a plus d’idée de l’endroit où il se trouve...]

Marcovaldo haussa les épaules et se résigna. Puisqu’il n’y aurait de toute façon pas de prochaine rame avant longtemps, il fallait marcher. Il partit au hasard dans la purée de pois, qui l’enveloppait comme une couverture.
Il divagua ainsi par les rues pendant de longues et douillettes minutes, ne distinguant rien, les sens reposés.
Une chaude caresse sur la joue l’interrompit. Emu, il porta la main à une large feuille, d’une espèce qu’il n’avait encore jamais rencontrée. Il l’examina, contourna doucement la plante et se guida le long d’une allée en passant d’une essence à une autre.
Dans une percée du brouillard, il entrevit des couleurs qui lui semblèrent éclatantes malgré l’obscurité, les sons cotonneux se muèrent en une mélopée exotique, une odeur sauvage le prit à la gorge. Il crut reconnaître les décors qui l’avaient tant émerveillé dans la soirée. A tout hasard, il guetta des mouvements, mais déjà le nuage de vapeur se reformait.
Il avança encore. Une lumière diffuse l’appela vers sa gauche. Au terme de sa progression, il se réjouit de bientôt pouvoir rejoindre son foyer. En effet, il était parvenu devant la boutique du glacier, près du jardin botanique, où il avait coutume d’emmener ses enfants le dimanche.

Estelle B.

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