Mardi 30 janvier 2012
Ecrire un monologue
sur un rendez-vous manqué, texte à dire en duo en superposition ou tressé avec
un autre texte et relatif à un voyage, un lieu découvert sans nuages pour l’assombrir.
« Attendre, attendre encore le messie ou son prophète
et sa promesse, il ne vient pas, pourtant le solstice produit la révélation, la
saison est propice, je veux voir l’apocalypse et sa fin des temps, le sens de
la fin dernière ; je suis comme les juifs, le Christ n’est pas le messie
un prophète parmi les prophètes, mon attente n’est pas comblée, le ciel n’est
pas descendu sur la terre, j’attends l’image du Cosmos réfléchi sur mon sol. La
vérité n’est-elle pas que dans l’attente, la quête non aboutie, c’est le chemin
qui a du sens et non l’aboutissement, demandez à Parsifal ! Attendre,
attendre à épuiser toutes les émotions négatives, patience menée à bout, désespoir
et désarroi, je veux te donner le remords de ton manque de ponctualité quand tu
me donnes la peur de mon attente vaine, l’espérance n’est qu’une souffrance ;
est-il déjà venu que je ne l’ai vu ? Attendre pour rien l’inaccessible
étoile, la contrée où personne n’ira jamais, beaucoup n’y sont pas allés et n’en
sont pas revenus, attendre, attendre, venez ma colère et mon courroux, tremblez
mes membres, mes pieds battez le sol, mes mains déchirez le tréfonds de mes
poches, mes yeux épuisez la hagardise, tendez- *vous mes traits à me rendre blême ;
je ne suis plus, je ne suis qu’attente et tension vers ce qui ne vient pas, je
suis tout à l’heure et m’abstrait du présent, je ne suis que peut-être, je ne
suis que parce que l’autre viendra ; je ne veux pas perdre ni renoncer, je
veux désespérer l’espérance avant de capituler ; je n’aurai ni le bénéfice
de la souffrance du prophète caché, ni le rachat, ni la grâce ; je suis
inaccompli, je cède et baisse la tête, j’ai compris que le messie est attendu
et ne vient jamais, mais l’attente est rarement vide si même personne n’est
venu et ne viendra calmer et satisfaire la promesse de l’attente. Les
promesses du diable ont-elles aussi ce pacte insupportable et morbide de l’attente ?»
Ecoute d’un extrait d’une
musique contemporaine de KAGEL et notez le ressenti aussi épars que la musique
est déconstruite.
Langue, langue, sons, sons, longueurs d’ondes exotiques sataniques
et convulsifs, mots de colère, mots de peur derrière les croches du diable,
mots de peur sidérante, silences déconstruits volés au génie de Mozart,
martellements d’ensauvagement, cadence, cadences, syncope et arythmie, vertige
démoniaque qui me dissolvent, injonction musicale de tuer les mots anciens pour
des mots à chambre sonore, sans couleur ni odeur connue pour des chambres
sonores et assourdissantes, déconstruire et détruire, faire mourir la chenille mélodique
en soubresauts pour une chrysalide de musique insoupçonnée et sérielle,
tonalités, tonalités, breaks du malheur, bing, bang, dring, argh, sortir des
sens anciens et courants, vernaculaires ; à moi les sons barbares,
vocalises rauques, battements de cœur en
marteau sans maître, où m’emmenez-vous ? Déluge et dérives d’aiguës à
griffer les tympans, à faire sonner les osselets et l’enclume du diable, musique
pour pores de peau, vibrations de squelettes sous les xylophones de l’enfer,
danse macabre pour crânes rigolards aux orbites creuses claquantes et sardoniques, demi-tons et demies-mesures de
piano toc et toc, bruits et bruits de fureur, rythme alternatif de silence
complice pour des Saints-Guy d’apothéose, aventure hors mélodie des arpèges,
prenez ça bien dans les esgourdes et par vos voies sympathiques de vos os
récepteurs, vibrez en transes, secoués, interdits, stupéfaits, étonnés, dans la
dimension x….. de galaxies heurtées, de lumières vacillantes vibrantes et pâles
avalées par les trous noirs sonores,
échos d’un univers dantesque au bras de Béatrices déconcertées et peu
concertantes, adieux aux esthétiques et claviers tempérés, adieux aux baroques
rococo et remixés, bonjour fureur et Tohu Bohu ! Nos épines dorsales sont
ondulatoires et commandent nos mouvements saccadés et désaxés, corps
disharmonieux aux vibrations de l’enfer, oubli de la raison et de la
sensibilité, agression concrète aux bourdons farouches, puis silence
dodécacophoniques, dodécaphoniques, dodécaph, dodéca ,dodéééé…….Gérard C….
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