"Ce soir encore le CAC 40 vibre aux notes de Scott Joplin"… (incipit).
Imaginez la scène.
De chez vous. en face de chez vous.
Cette chambre jaune. lumière dans la nuit.
Fenêtre grande ouverte. deux personnages. un homme. une femme.
Lui. penché sur son journal.
Elle. sur son piano. À quoi pense-t-elle?
À lui?
À Scott Joplin?
Elle joue d'un doigt. À quoi pense-t-il?
Au CAC 40? Il est absorbé.
Piano à un doigt. Scott en serait fier.
Absorbé par les colonnes de la Bourse. son silence vaut du plomb.
Lui.
Elle.
Deux adeptes des crescendo décrescendo…
Vous y êtes?
En plein dans la scène.
CAC 40 et Scott Joplin, les notes égrainées avec tristesse, les chiffres évalués avec perspicacité, vous surveillez tout ça, vous avez l'œil, l'oreille aussi.
Cette fenêtre, ce jaune, vous savez tout, vous n'en revenez pas.
Je ne vous dis plus rien.
Les personnages sont là. le fauteuil de Monsieur est rouge. la robe de Madame est rouge. son piano est noir tout comme le gilet de Monsieur. au mur quelques tableaux. vous distinguez mal le sujet des peintures. je ne vous direz rien. vous percevez très bien l'objet des pensées de ces deux là et je ne vous ai rien dit…
Je vous vois en voyeur, et c'est ce que je voulais.
Je m'appelle Edward.
Benoît D.
20 novembre 2012
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