Nom : Annie Mougel
L'Amie : l'âne nie !
L'Annie : c'est comme ma nièce Nawel qui me brode un beau napperon Bonne Année Anie avec un seul n.
L'Amie : La faute de l'âne qui pose Ni bonet ni Anée pour la nuit j'ai pas froid à la tête aux oreilles.
L'Annie : Moi, j'ai beau nez, beau naît, le mot naît, pas money je peins pas je chant'pas.
L'Amie : Mais l'ânerie de poésie naît.
L'Annie : Mou, c'est mou, il gèle, ça réveille "le mou qui gèle" qu'ont dit des gens de 7 ans, le mou, poumon, la poitrine du boeuf toute rouge qu'on donne aux chats ou pour nous en bourguignon, quelle guigne, quel gnon, quel délice, quelle insulte et l'âme qui gèle et le mou !
L'Amie : Eh bien ! Je me souviens du parler de Claude Piéplu à France Culture qui te liais les mots qu'j'en rigole encore des lectures, l'Anie, qui laissent dans l'année des pensées émerveillées.
L'Annie : l'âme nie, l'âne rouge, l'âne nuit et je ris à la lune qui luit, j'ai l'aile de l'âne, j'aile le rouge, j'aile la ville, j'ose ci, j'ose ça, j'ose tout, tourne l'ân'rie, tourne l'écrit !
Annie ou Ânie Mougel ou (pas ?)mouj'aile !
dimanche 8 décembre 2013
lundi 25 novembre 2013
Odorant équateur
Je vivais dans un bosquet d’eucalyptus qu’une brise côtière berçait inlassablement. Du feuillage bleuté filtrait une ombre légère qui jouait sur les troncs bigarrés et les flaques d’un marigot, en contrebas. La maison était au milieu des arbres, près de la plage. Dans la pièce principale, les jalousies restaient ouvertes à longueur de journée. Aussi y respirait-on à toute heure l’air du dehors, parfois agrémenté du parfum d’une maîtresse.
A l’époque des mangues, des effluves sucrés embaumaient le voisinage pendant des semaines. Puis, des fruits trop mûrs accumulés au sol, montaient des remugles qui, en bouffées âcres, pénétraient chaque logis à l’entour. Le reste de l’année, selon la météo, les vapeurs iodées venues de la mer apportaient les messages capricieux de la houle et du ressac. Elles glissaient ensuite jusqu’au village.
Parfois, quand les mouvements de l’air s’apaisaient un peu, sortaient de la brousse des relents d’humus et de sèves étranges qui enveloppaient la maison, la transformant alors en un cellier odorant et multiple. Mais lorsque, las de voir s’accumuler depuis des mois feuilles et brindilles tombées des houppiers, je faisais un grand feu, alors pendant des jours les murs se trouvaient imprégnés d’une délicate odeur de camphre qui, je ne sais par quelle alchimie, suffisait à mon bien-être.
Certaines nuits, quand la brise tournait au sud, des écharpes parfumées s’échappaient des frangipaniers du parc tout proche, franchissaient les cépées de bambous et venaient, à travers le climatiseur ronronnant de ma chambre, me sortir du sommeil pour me conter de vieilles histoires d’aventuriers et de métives, avant de disparaître comme on referme un livre. Hanté d’images lascives, je ne pouvais me rendormir. Je me levais, allais m’asseoir à mon bureau où, selon mon humeur, je reprenais une lecture interrompue la veille, ou approfondissais, pour tuer le temps, un cours que je devais donner les jours suivants.
Quelquefois, le samedi, des fumets engageants me parvenaient par vagues. Je savais alors que ma voisine s’était installée sur sa terrasse pour cuisiner plus confortablement. De loin, je la voyais s’agiter derrière son pilon et, tout en admirant l’harmonie de ses formes qu’un pagne noué à la va-vite dissimulait à peine, je tendais mes narines au zéphyr pour identifier le plat traditionnel qu’apprécieraient ses invités du lendemain.
Après chaque averse lourde de la saison des pluies, la terre exhalait mille parfums inconnus. Peu à peu des haleines chaudes d’encens prenaient le dessus. Enivré comme dans une cathédrale, je devenais alors officiant et m’installais face à l’autel du salon où, célébrant l’éclatante lumière retrouvée, je consacrais du regard une offrande irlandaise étincelante. J’élevais le flacon à hauteur de mon front pour mieux y capter la clarté des rayons neufs puis portais humblement à mes lèvres le breuvage ambré qui, dans le tintement des glaçons, coulait en petites gorgées espacées. Alors, venaient s’ajouter à cette fête des odeurs celles du malt et de la tourbe dans une sorte de communion des sens qui m’appelait vers d’autres univers.
dimanche 28 juillet 2013
lundi 27 mai 2013
vendredi 24 mai 2013
Editer son premier livre ?(Gérard)
A fréquenter
l’atelier d’écriture, la page blanche effraie de moins en moins et vous passez de fragments en fragments soutenu
par le rythme de la quinzaine et des thèmes proposés. Ecrire pendant 1h semble
épuisant au début, mais très vite le noir de notre écriture prend le dessus sur
le blanc du support, et même elle l’avale à la manière des trous noirs qui engloutissent
la lumière blanche des galaxies éteintes.
Puis ce qui
n’était que fragment trouve une cohérence, vous tenez la plume et méditez dans
ce genre d’obscurité, ce noir dont vous vous imposez la traversée en solitaire
afin de produire de l’écrit. Mais soudain, de tâcheron besogneux, vous en venez à l’industrie et vos idées
fusent au point que la main peine à transcrire ces illuminations qui viennent
en paquets, s’imbriquent dans une logique instantanée qui vous échappe.
Vous êtes
comme dictés et vous vous surprenez qu’autant de choses soient sorties des
circonvolutions des matières blanches ou grises de votre cervelle! Les idées,
les émotions, se vêtent de la syntaxe sous la conduire du verbe, et vous prenez
de l’assurance et même bombez le verbe ! Il va donner du branle à l’action, qu’il soit transitif ou non, pronominal ou non,
réfléchi ou nom, passif ou non,
auxiliaire ou non. Les compléments, les adverbes, les adjectifs jouent
parfaitement leur rôle d’auxiliaires ou de nuanciers de l’atmosphère inventée.
Vous avez
noirci dix, puis vingt feuillets, vous ne pouvez plus reculer car les
personnages créés veulent aller au bout de leur virtualité, le dénouement se
prépare et monte vers son acmé avant d’éclater ! Mais pour cela il
convient de nourrir encore les personnages, de nouer les intrigues et d’affiner
le décor où tout va exploser ! Vous ne pensez pas encore suffisamment au
lecteur potentiel et vous oubliez que le verbe « communiquer » est un
verbe transitif, on communique quelque chose à quelqu’un, et c’est tenter de
convaincre et de faire croire ! Ecrire un peu égoïstement, cela n’est pas
grave car vous êtes à votre première tentative un peu solitaire, la prochaine fois vous aurez
l’histoire et prendrez en compte vos lecteurs potentiels.
Vous en êtes
à l’heure du bouclage et tout se tient malgré des imperfections, vous vouliez
faire un roman mais il ressemble beaucoup à un essai, vos personnages sont un
peu conceptuels et ils manquent de chair et de sang! Les règles de grammaire,
la concordance des temps, le doublement ou non des consonnes, les pluriels
exotiques devront faire l’objet d’une révision méticuleuse avec le Bescherelle des
conjugaisons et de la grammaire pour tous.
Un parent,
un ou une amie seront réquisitionnés comme cobayes-lecteurs et correcteurs ;
vous les instituez en critique qui se montrent parfois cruels « Je ne vois
pas où tu veux en venir, les personnages et le décor sont mal plantés, c’est
obscur et souvent répétitif, c’est un agrégat inconstitué de petits bouts de
nouvelles, à ta place j’aurais mis ceci ou cela..... » ; mais vous
parvenez à la phase finale du manuscrit de 75000 caractères, votre
« produit » peut être proposé à un éditeur, car un écrit est un
message que l’on lance à la cantonade et pourquoi pas au monde entier!
Mais les premiers éditeurs contactés vous infligeront les affres de l’attente
et souvent la déception : « Votre manuscrit n’entre pas dans notre
ligne éditoriale, nous vous conseillons de vous adresser à un autre
éditeur » !
Vous passez
alors la gamme des émotions, de l’espoir fou à la déception, voire au
découragement majuscule ! Pourtant vous vous verriez bien dans une famille
d’auteurs, emmitouflé chez « Gallimard » ou « Albin Michel »,
tout un réseau qui vous prendrait en charge, de la confection de votre ouvrage
jusqu’à sa diffusion et à sa publicité ! Mais las ! Vous craignez de
rester bien seul avec votre manuscrit et commencez à envisager l’édition à
compte d’auteur ou de dénicher une ambulance de l’édition française ! Le
doute s’instille en vous comme un poison, vous qui pensiez que votre ouvrage
était de bonne facture, d’une esthétique valable mais améliorable à condition
d’entrer dans une écurie de l’édition qui par l’excellence de leurs questions
et leurs relances contribueraient à bonifier la qualité de vos dits et écrits.
Vous tentez
encore chez l’un ou l’autre des éditeurs locaux, mais votre livre n’évoque pas
des recettes de Braedele, des histoires de Malgré-Nous ou des monographies
touristiques, et vous êtes éconduits pour en désespoir de cause remiser votre manuscrit dans un tiroir ! Vous
espérez encore, peut-être que votre écrit trouvera une postérité après votre
mort pour le plus grand bonheur de vos héritiers !
Puis vous
tombez sur une publicité de l’éditeur « Edilivre » dans un journal
quelconque et comme votre cas est désespéré sans être le plus beau, vous
envoyez un extrait de votre livre, sans illusion mais avec une espérance
secrète, de celles qui font souffrir au plus haut point !
Vous n’y
pensez plus et vaquez à l’ordinaire de votre vie, lorsque incroyablement
l’éditeur a daigné vous écrire, et vous n’êtes plus qu’un amas de chair
pantelante à l’instant où la pulpe de votre index presse sur l’ouverture du message :
« A la suite de notre comité de lecture, nous avons le plaisir de vous
informer que votre manuscrit a été retenu.....vous trouverez en pièce jointe
deux formulaires de contrat que vous voudrez bien servir ainsi que les annexes
y afférent quant aux droits d’auteur et aux conditions de diffusion sur support
papier ou informatique... ».
Un coup de
tonnerre qui vous sonne, vous voudriez informez 100.000 personnes de ce qui
vous arrive, vous ne tenez plus en place et foncez vers la gargote coutumière
qui est devenue un café éclatant et commandez deux bières !! Le processus
éditorial s’enclenche et vous mettez à profit les trois « Bons à
tirer » auxquels vous avez droit, afin de corriger et ciseler encore votre
« enfant allégorique » ; puis le produit est abouti qui sera
adressé à l’imprimeur, tout n’est plus question que de délai et encore
d’attente, mais ces moments d’attente ne sont-ils pas les plus beaux ?
Pourtant
vous êtes encore bien seuls avec votre produit car l’éditeur n’est pas
« Gallimard » et vous devez en rabattre sur les folles
perspectives ! Oubliez tout de suite les à-valoir sur droits d’auteurs,
oubliez la diffusion à 30.000 exemplaires dans toutes les librairies et autres hyper-enseignes,
l’éditeur réalisera une information des diffuseurs potentiels de l’existence de
votre livre, mais quel libraire voudra commander le livre d’un inconnu ?
Puis vous
apprenez que d’autres plumitifs de Strasbourg ou du Bas-Rhin ont confié leur
prose ou leurs vers à ce même éditeur « Edilivre », alors vient
l’idée de créer une antenne où les auteurs peuvent échanger leurs livres et
mettre en commun des solutions de diffusion :
. Envisager une émission commune sur
une radio locale.
. Envisager la participation à un
salon du livre à côté des grandes pointures « bankable».
. Publicité informative dans un
quotidien.
. Se mettre en « tête de
gondole » dans un magasin « Grande Surface » pour tenter le
chaland d’acheter votre livre en même temps qu’un paquet de lessive.
.Etc.....
L’éditeur a
réalisé votre produit et c’est à vous de le placer, il ne commandera
d’impressions supplémentaires qu’à la demande, la vôtre ou dans le meilleur des
cas un libraire.
Puis votre
éditeur vous questionne sur la date de fourniture de votre prochain manuscrit ! Mais il est trop
tôt pour lui répondre car vous ressentez un genre d’épuisement, un vide, le
deuil de votre premier livre qui ne demande qu’à vivre une vie autonome, et
jusqu’à vos personnages qui demandent leur liberté.
Enfin vous
savez gré à l’atelier d’écriture de vous avoir engagé dans une dynamique de
groupe qui vous a poussé au-delà de vous –même, et bien sûr vous n’avez pas
manqué de mentionner les animatrices dans la rubrique
« Remerciements » de votre ouvrage ; un exemplaire sera remis à
chacune d’elle non comme un modèle mais comme la preuve qu’on peut réaliser un
petit ouvrage et se réaliser un peu-soi-même, voire s’accomplir dans l’écrit. Votre
produit peut également servir de repoussoir pédagogique afin d’expliquer aux
candidats d’une telle aventure de ne pas reproduire certaines des erreurs, des
impropriétés et du non-respect du canon applicable au genre littéraire auquel
vous sembliez vous être adonné.
On peut être
satisfait pour soi-même d’avoir abouti un petit écrit, mais passer la rampe
serait aussi exaltant, même pour une notoriété de sous –préfecture ! Si
c’est un désir, il convient de le réaliser assez rapidement car il ressortit
bien de notre condition humaine qui nous inflige de passer si peu de temps sur
cette terre ! Sinon nous nous consolerons en nous posant comme appartenant
à la dynastie des Celtes, des Alamans ou des Gaulois où l’oralité était
prépondérante ; mais pour qui vise un peu d’éternité n’oublions pas cette
phrase des pages roses du Larousse, « Verba volent, scripta manent »
mercredi 8 mai 2013
Rien à dire seulement le vent léger,
les embruns, rides passagères,
frémissement gris-vert là où le ciel se voile
et le déferlement blanc,
vagues qui viennent mourir jusqu'à l'extrême bord d'elles-mêmes,
ressassement dérivant en monotonie attendue.
Un tireur vise un papillon posé sur une rose.
Un jardinier le regarde, s'étonne et continue de retourner son jardin.
Un cheval à tête d'ananas s'approche de la rose.
Le tireur tire sur le papillon. Une cloche sonne.
C'est l'heure du repas du chien qui accourt ventre à terre.
Le poisson qui constitue le repas enfouit la tête dans la casserole.
Une fourchette se décide à entrer en scène et croque le papillon.
Un Indien nu fait une courte apparition. Il semble poursuivre une proie avec son arc.
Hélène
les embruns, rides passagères,
frémissement gris-vert là où le ciel se voile
et le déferlement blanc,
vagues qui viennent mourir jusqu'à l'extrême bord d'elles-mêmes,
ressassement dérivant en monotonie attendue.
Un tireur vise un papillon posé sur une rose.
Un jardinier le regarde, s'étonne et continue de retourner son jardin.
Un cheval à tête d'ananas s'approche de la rose.
Le tireur tire sur le papillon. Une cloche sonne.
C'est l'heure du repas du chien qui accourt ventre à terre.
Le poisson qui constitue le repas enfouit la tête dans la casserole.
Une fourchette se décide à entrer en scène et croque le papillon.
Un Indien nu fait une courte apparition. Il semble poursuivre une proie avec son arc.
Hélène
D’un rêve d’homme à un rêve de singe (ou le contraire :-) )
Le singe s’approche de l’homme en pagne et lui vole un collier de perles multicolores. L’homme ne fait pas un geste. Il est de dos. Il se retourne lentement. Sa figure est dévorée, sa chair en charpie mais son regard est fixe et très triste. Impression d’angoisse et réveil en sursaut.
Deus ex-machina
En 1960, un médecin gris et triste apprit à Rosa qu’une
tumescence apparaissait sur la radiographie de son colon. Une coloscopie lui
donna ensuite quelques indications supplémentaires sur le corps étranger qui
avait décidé de coloniser, verbe particulièrement approprié en l’espèce, ses
entrailles. La tumeur, d’un vert assez vif et pour tout dire assez agréable, ne
ressemblait à rien de connu, rien de connu en tout cas du professeur de
gastro-entérologie de sa ville de province. Celui-ci adressa donc Rosa à un
éminent spécialiste parisien, comme il se doit en pareil cas.
Rosa prépara une petite valise, la mit dans le coffre de sa
voiture, un joli petit coupé sport, qu’elle venait d’hériter de son grand-père.
Elle avait pris soin d’emmener son ours en peluche, avec lequel elle dormait
depuis 23 ans, au cas où l’éminent spécialiste lui demanderait de passer
quelques nuits à l’hôpital.
En 1961, Rosa avait épousé l’éminent spécialiste, séduit par
cette jeune fille charmante, porteuse d’une tumeur verte filandreuse, qu’il lui
promit de guérir. Pour sceller leur union, il lui avait offert un papillon
emballé dans du papier transparent. Un papillon aussi léger que Rosa, mais un
papillon enfermé, aux ailes non déployées.
Rosa alterna les séjours à la clinique et les retours dans
l’appartement du 6ème arrondissement. Le professeur Basler
s’efforçait au mieux de la distraire, l’emmenant au bal chez Uba ou au zoo de
Vincennes, voir les rhinocéros et les autruches qu’elle affectionnait
particulièrement. Une petite pointe de mélancolie vert pomme pointait cependant
de plus en plus souvent son nez de chameau dans leur foyer. Alors Jean Basler
serrait Rosa dans ses bras.
En 1962, la tumeur se mit à grossir et enfla le ventre de
Rosa. La fluorescence limoneuse illuminait l’échographie : une boule
entourée de cheveux semblait flotter dans un univers liquide. Inquiet, Jean
Basler se mit à douter des possibilités
de la médecine. Epoux éperdu de sa femme,
il l’entoura de plus d’affection encore et mesura chaque jour la progression de son abdomen.
Un beau matin, alors que Rosa regardait pensivement son présent de mariage, un froissement
d’ailes fit frémir légèrement le papier
cristal. A l’instant où Rosa dégageait les plis transparents, le papillon
s’éleva doucement dans les airs, et commença à tournoyer autour de la tête de
la jeune femme. Elle porta les mains à son ventre, frappée lui aussi par de
légers frémissements.
C’est le jour du papillon que Rosa accoucha d’un joli
garçon, dont le crâne fragile était surmonté d’un toupet de cheveux vert.
Isabelle
Baluba IØLAS et autre Basler Theater…
Baluba IØLAS (78x60), Tinguely - 1970.
Qu'est-ce que je vois?
Benoît DECQUE, mai 2013.
Basler Theater, Tinguely
J'aurai préféré le dessiner… un rêve et tout son contraire.
Benoit DECQUE, 7 mai 2013, dessin automatique en écoutant Michel Butor lu par Claudine.
Rêve.
J'aurai préféré le dessiner… l'écrire, c'est trop d'incohérence, l'illisibilité prendrait le dessus. Le dessin, ce serait une tête d'un espèce de singe mal coiffé. À l'écriture, il aurait des lucarnes à la place des yeux. Au dessin, d'une lucarne à l'autre, des billes noires en mouvement perpétuel, à l'écriture la tête est posée sur un bloc de marbre blanc, un cube parfait. La tête me regarde. Elle me voit bête à mon tour, elle me transforme. Son regard, mille billes, me siffle dans les oreilles… J'aurai préféré le dessiner, mais ce sifflement dans les oreille, comment le faire taire?
Tout son contraire.
J'aurai préféré l'écrire… le dessiner, c'est trop de cohérence et la lisibilité prendrait le dessus. L'écriture, ce serait une tête d'un espèce de singe mal coiffé et à la place de ses lucarnes il y aurait des yeux*… à l'écrit d'un œil à l'autre, des cubes blancs dans une immobilité éphémère, au dessin la tête serait posée sur une boule de papier noir, une sphère presque parfaite. La bête m'ignore et elle m'écoute, elle me décalque, son regard cube blanc me chante dans les oreilles… J'aurai préféré l'écrire, mais ce chant, comment le dessiner?
Benoît DECQUE, mai 2013
* Peut-on voir ici une définition de l'écriture?
Florence, rien à dire…
Toulouse, rien à dire, seulement que c'était ce 7 avril dans cette ville qui se chante avec un "O" accent circonflexe… Marseille, rien à dire, seulement que ça fait un moment déjà (j'ai oublié oublié) dans cette ville qu'"ils" disent être la plus belle du monde!… Alger, rien à dire, seulement que c'était mes années-lycée dans cette ville qui se décline en blanc… Le Caire, rien à dire, seulement que c'était avec Denyse dans cette ville qui ne se donne pas… Mais Florence…
Florence, rien à dire, seulement que c'était en février dernier dans cette ville qui quand-elle-parle-elle-chante… des rimes en "o" rives de l'Arno, d'autres en "a" Piazza della Signoria, surprises autant de "ah!" que d'étonnements des "oh!"… quelques exceptions ces "i" Sandro Botticelli et ces "é" Alighieri Dante… là je pense à Béatrice à l'Inferno, Ponte Vecchio… Piero delle Francesca, mais ça je ne devrais pas, c'est déjà la Toscane et c'est dans les environs… Mais le détour… il vaut de l'or!
Benoît DECQUE, avril 2013
Florence, rien à dire, seulement que c'était en février dernier dans cette ville qui quand-elle-parle-elle-chante… des rimes en "o" rives de l'Arno, d'autres en "a" Piazza della Signoria, surprises autant de "ah!" que d'étonnements des "oh!"… quelques exceptions ces "i" Sandro Botticelli et ces "é" Alighieri Dante… là je pense à Béatrice à l'Inferno, Ponte Vecchio… Piero delle Francesca, mais ça je ne devrais pas, c'est déjà la Toscane et c'est dans les environs… Mais le détour… il vaut de l'or!
Benoît DECQUE, avril 2013
Alors toi, fais attention à toi… (autoportrait au vélo)
À vélo… depuis ta cour, attention tout de suite après le porche! Attention je te dis! le mur, tu le sais bien, son épaisseur, elle te cache les piétons, il t'en vient de droite trottoir, il t'en va de gauche… attention au couper de ce vient et va… difficile… mais plus difficile encore, cet autre flux, celui des bagnoles… attention dans un sens et attention dans l'autre… et ce bus… énorme… il te cache tout… et là, le courant, tu le sens maintenant, il est fort très fort et il t'y faut insérer et ne pas hésiter, il te faut pédaler plus fort que lui, fort et plus fort, l'autre berge, ça y est tu y es, et dans la bon sens… mais pas de répit et ne serre pas le trottoir, cet autre trottoir… tu vas te prendre un coup de rétroviseur dans les reins… feu rouge, tu peux remonter la file, attention, fais attention quand même, une portière qui s'ouvre et ça t'es déjà arrivé! flèche orange, orange clignotant, flèche juste pour toi cycliste, tourne à droite, le pont, celui-là tu le connais, le traitre! sa longue strie qui raye son revêtement sur absolument toute sa longueur, attention à tes roues, ne te les prend pas dedans, la chute tu t'en doutes, elle te serait mauvaise! et maintenant, bien marquée, file à contre sens, juste pour toi, vélo, mais ne te crois pas à l'abri, cette file, le trottoir y déborde de tous ses piétons, tu le sais bien, et là, ce sont eux qui ne te voient pas! tu ne compte pas pour eux! et cette bande blanche, c'est du plastique, bien lisse… attention, quelques gouttes de pluie et c'est une véritable plaque de verglas, tu le sais et je te le dis, tu le sais et je te le re-dis, et ton trajet ne fait que commencer… alors toi, fais attention à toi…
Benoît DECQUE, avril 2013
Benoît DECQUE, avril 2013
vendredi 12 avril 2013
Mardi 9 avril 2013,
Décrire un itinéraire
1-Version 1 :
Ce mardi soir tirait à son crépuscule où l’appel de l’atelier d’écriture se
muait en une invite feutrée ; un contrepoint de l’agitation d’une
population active en migration vers ses points de fixation, ses lieux de repos
et de ressourcement.
Ta tête bourdonnait de la sarabande de mots impatients dans
ta mémoire !! Pense donc, des mots parqués depuis deux semaines dans ta
mémoire, gorgés de sens et d’images, en attente de combinaisons, de mariages,
de déclinaisons, d’appositions, de métaphores, de synonymes, d’antonymes et
même de contresens !!Leur champ d’évolution n’avait qu’à bien se tenir,
syntaxe, grammaire, conjugaison, en somme leur code de la route à eux !!
Tu pousses l’allure de ta bicyclette sur la bande roulante
dédiée, la vélocité de tes jarrets traduit ton urgence à envoyer tes mots faire
du sens, faire du langage, te dire avant de communiquer avec l’autre du cercle
de l’atelier. Dans un bruit de ferraille, le tram te croise en exhibant ses slogans
anglais !! Les bras de la foule comme un sang dans les artères de la
ville, sont chargés de victuailles du soir ; tu vois le policier municipal
intercepter un scootériste, « Vos papiers », il te le verbalise facile
mais il ne sait pas « verbaliser, car il n’a même pas utilisé un verbe
d’action ; et tu le vois coucher ses graphies velléitaires sur un papillon
à la couleur verte de l’espérance !
Tu vois, certains ne rentrent pas chez eux, non, ils gagnent
leur havre de mots, ils ne semblent pas habiter l’Alsace mais habiter une
langue. Tu avances dans cette allée majestueuse de la Neue Stadt du Boulevard
de la Victoire, un décor impérial où tu avances la tête haute et le front
levé ! Ton attitude jure avec l’agitation ambiante de la foule
industrieuse exécutant le dernier déplacement du jour. Avenue Alsace –Lorraine,
tu prends à bras-le-corps ce langage dont tu égratigneras avec fébrilité le
Velin de tes papiers ; ces mots dont tu as hérité à la suite d’innombrables
passages de bras au cours des siècles précédents ; tu voudrais bien
revenir à cet état de nature lorsque le langage n’existait pas encore et
conformer le monde à ta guise en lui imposant ton signifiant et en donnant ta
réalité à ton environnement, mais c’est une utopie ! Alors plus
modestement tu te contentes d’une langue qui existe déjà, tu uses d’une syntaxe
que tu n’as pas choisie mais qui se révèle être la même pour tous les
participants du collectif de l’atelier d’écriture ; tu sais que tu ne
pourras pas dire toute la complexité de la réalité que tu perçois, tu voudrais
dire cette fleur perçue à telle heure, à tel endroit, toute sa réalité diverse
avant qu’elle ne soit nommée, puis tu te résignes à user de l’abstraction
commune et tu l’appelles simplement fleur, ce nom ne traduira pas ce que tu as
vu mais tu te feras comprendre des autres. Tu auras réussi à te dire toi-même,
et ta motivation à dire et à écrire viendra de ta prise de conscience de
toi-même dans l’environnement qui te fut donné.
2*-Version 2 :
Mardi soir sonne l’heure de l’atelier d’écriture, un rituel de l’achèvement du
jour, un appel à ton imaginaire, à ta créativité, à te payer de mots en stock
dans ta mémoire, mots que tu convoqueras et enverras dans les labyrinthes de la
syntaxe.
Le ciel est discontinu que tu laisses dans ton dos, un
rideau de scène couleur d’encre d’où le soleil avait éclos ce matin. Ta
bicyclette est parée que tu pousses en moulinets de jambes volontaires parmi la
foule du soir gagnant ses attaches après une fructueuse journée, ou un jour
d’errance inutile de plus en ce bas monde. Les allures sont pressées, le
respect des règles de circulation est aléatoire, le but ultime est de rentrer
chez soi quand toi tu gagnes ton havre du mardi, ton pays de mots car ta patrie
c’est la langue qui n’a pas de géographie.
L’allée du Boulevard de la Victoire t’offre un décor
impérial où tu avances la tête haute et à ton avantage, sans précipitation, en
désaccord avec les fourmis industrieuses agitées dans un mouvement brownien du soir
et impatientes de se poser au logis où dort leur reine. Mais toi ton regard
s’arrête sur toutes choses dont tu feras ton miel à déposer dans la cire de ton
histoire, des mots pour l’hiver du sens où tout foutra le camp ; alors tu
pourras rebâtir ce monde écroulé et qui t’échappes, tu courberas l’Ill à ta
convenance qui taillera ses rives comme elle
voudra dans le paysage urbain, un sens nouveau éclora pour toi dans ce
monde que tu auras plié à façon au bon plaisir de ton imaginaire.
3-description à la
manière de Michel Butor
Le kibboutz de Beit Alpha, rien à dire, un idéal socialiste
au pays de la Bible, le Jourdain tranquille achevant sa course dans le lac de
Tibériade où s’ébattent les poissons de Saint-Pierre au pays d’Eretz Israël.
Pays de frontière jouxtant la Jordanie, bombes explosant dans les poubelles à
l’heure de la sortie des écoles à Beit Shean,
infiltrations palestiniennes dans leur ancien territoire par le pont
Allenby.
Communauté, égalité, ennui dans le kibboutz, enfants
socialisés de force après arrachement à leur cellule familiale, petits
arrangements de ces idéalistes communautaires avec la morale, avec la vertu,
avec les principes, en un mot retour du refoulé de l’humanité éternelle et
ambiguë, l’Homme nouveau n’est pas encore advenu dans cette terre de grand
promesse.
Commémoration des morts de 1973, chandelier à sept branches
matérialisé sur la colline par les enfants brandissant des torches. Rumeurs de
Jéricho toute proche aux trompettes mal embouchées. Mosaïque de la population du
Kibboutz où les fondateurs se mêlent aux volontaires d’innombrables pays, venus
chercher ici les traces de l’idéal que l’on croyait forclos ; pouvait-on
envisager encore des idéaux après la Shoah ? La loi mosaïque n’a pas été
abolie, la Genèse de l’éternel est bien ici même si on pressent partout la mort
pour origine ; on vit ici de naître dans la mort, ici où l’envie de
chercher un coupable rencontre le désir juif d’être coupable ; tu viens
ici parce que tu es errant, pour venir quêter ce que tu ne sais pas de toi-même
quitte à tomber dans le vertige des origines, dans un improbable lien
intergénérationnel du sang ; attention les défunts vont ressurgir d’entre
les morts sous forme de vampires qui laisseront des masses de victimes
exsangues sans cependant faire le point sur leur non-vie !! Quitte donc
cette terre car l’éternité est pire que la mort. Mais ce qui est beau c’est
l’environnement de Jérusalem, Jérusalem a le plus bel environnement du monde et
pour cela il ne faut pas le manquer, alors pèlerinez et pérégrinez sans
modération et faites-en sept fois le tour comme on le fit autour de
Jéricho et vous verrez bien !!
mardi 9 avril 2013
Upper West Side
Upper West Side, rien à dire, seulement la quiétude chaleureuse d'un portail vers la Nature au pays des écureuils. De part et d'autre des trottoirs, des poignées de marches menant aux façades de briques rouges et de colonnes blanches. Cette ambiance confortable, cette douceur de vivre à quelques pas du trognon palpitant de la ville. Cette beauté princière sans mépris ni esbroufe, conduisant pas à pas au grand poumon vert. Ici, les allées sont parcourues de joggeurs, cyclistes et cavaliers, et de grignoteurs de noisettes roux et noirs, aussi nombreux que les arbres.
Estelle Rousselot
Estelle Rousselot
mercredi 3 avril 2013
Mercredi 26 mars
2013, une inconnue dans le hall d’entrée de l’immeuble.
Le hall d’entrée magnifié par les marbres et les éclairages
indirects, étalait ses plantes « alibi » qui transpiraient le
synthétique. Ieu de passage, de transit, personne n’y stationnait s’il n’avait
une plainte à formuler, une confidence à avouer à la concierge, factotum et
réceptacle des lamentations ; on frappait à sa vitre comme au toque à la
porte du diable, elle surgissait toujours irritée par ces dérangements
intempestifs, elle ne supportait pas cet état de domesticité qui n’engageait
pas à lui donner du
« Madame », elle existait uniquement comme facteur de résolution de
problème, d’encausticage et de lustrage, tout devait briller mais elle ne
devait pas briller par son absence ! Elle était témoin des vies, et vous
parlez d’un scénario banal à pleurer, « ça naît, ça vit, ça meurt, ça se
remplace et ça recommence !! » pensa-t-elle, en son fors intérieur.
Ce jour du dimanche des rameaux où Jésus marchait sur Jérusalem, tous pensaient
qu’il était allé au casse-pipe mais en réalité il était un prophète juif
rebelle parti conquérir le pouvoir terrestre et le pouvoir céleste, pas
moins !! L’ascenseur social quoi !
Afin de faire mentir la théorie du lieu de passage et de
transit du hall d’entrée, alors que d’aucuns étaient allés faire bénir des
rameaux dans les églises aux diverses confessions, une dame stationna, oui je
dis bien, stationna, bien mise parmi les marbres. Elle n’était pas d’ici, elle
sentait l’ailleurs, le dehors quoi ! Elle portait un fichu de soie grège
en serre-tête noué sous son double menton, et un ample par-dessus de gabardine.
Elle avait le regard fixe et la volonté toute braquée sur une photographie de type anthropométrique, vous savez de celle
des condamnés recherchés !
Un examen attentif permit à la concierge de reconnaître le
Shah d’Iran, Reza Palhavi lui-même s’il vous plaît ! Un grand de Perse que
les mollahs avaient chassé de son pays avec sa Farah Dhiba !! D’ailleurs
ne disait-on pas qu’en Iran il n’y avait plus un shah ?
Etait-elle un agent de la police politique, la Savak, une
tortionnaire an quête de victimes ou d’exilés affublés de faux noms ? Mais
dites, ce Shah dans cet immeuble pensa-t-elle, lorsque soudain un crissement de
molettes et de roulettes résonna sur les degrés de l’escalier monumental, un
jouet, une souris en métal avec un mince lacet en guise de queue, montée sur
des roulettes pouvant se remonter avec une clé plate ! Le mécanisme
s’était tout soudain remis en marche, et notre enquêtrice sourcilleuse sourit,
il ne devait pas y avoir de shah dans l’immeuble, ni shah persan ni autres, une
souris dansant dans l’escalier, fut-elle de méta,l présageait qu’il ne devait
pas y avoir de chat ici.
mercredi 13 mars 2013
Découpé - réagencé
Un souffle, l’air léger
Une graine
Un simple nœud aux herbes
Echappée du temps
Je folle
Isabelle
Une graine
Un simple nœud aux herbes
Echappée du temps
Je folle
Isabelle
Un peu de poésie sonore, à partir de matériau pioché dedans et dehors…
Au loin, du bruit dans la sacristie
Au loin hurlent Benoît Fenouil
Et sa
petite Marie
Au loin tant d’estomacs leur crient
Prenez-nous dans vos jambes
Prenez-nous les mains dedans
Prenez-nous avec Rossinante
La gentille
rosse de NantesAu loin les petits parisiens
Au loin le boulevard Saint Germain
Au loin remugles d’alcool mondain
Prend avec lui le chemin de Grenade
Prend avec lui le
petit Cheminade
Prend avec lui les olives andalouses
Isabelle
Histoire de l'acrobate qui ne voulut plus descendre de son trapèze.
Etre sans histoire, sans destin
sans pensée, être d'exception
être d'équilibre sans raison donnée
être pesant sur terre
être d'air, de vent sur un trapèze errant
être de naufrage, d'une autre rive
d'un ailleurs en hauteur
sur un trapèze à fuir le temps
ou à contre-temps d'un programmé ressassé
une vie à inventer
à se balancer à son rythme
à se jeter puis se rattraper
un jeté au monde décidé par lui seul.
Hélène Foucault
Etre sans histoire, sans destin
sans pensée, être d'exception
être d'équilibre sans raison donnée
être pesant sur terre
être d'air, de vent sur un trapèze errant
être de naufrage, d'une autre rive
d'un ailleurs en hauteur
sur un trapèze à fuir le temps
ou à contre-temps d'un programmé ressassé
une vie à inventer
à se balancer à son rythme
à se jeter puis se rattraper
un jeté au monde décidé par lui seul.
Hélène Foucault
mardi 12 mars 2013
L’ascenseur est
tombé en panne comme d’habitude ! GERARD
MM Roux et Comballuzier je ne vous félicite pas, imaginez
dans cet immeuble de grand standing, dégorgeant de marbres, quatre des
occupants de niveau social élevé, de qualité morale époustouflante, prisonniers
d’une machinerie infernale, entêtée à ne plus vouloir exécuter son
office ! Nous sommes en 1923, et s’il est loisible de renvoyer un
domestique après s’être défait sur lui de toutes nos invectives, que faire
contre une machine qui s’en prend sournoisement à votre rang et à votre dignité
et vous ferait manquer un souper fin ? Le progrès devrait tenir compte de
l’étiquette et de la haute extraction de ces dignitaires de grandes familles à
blason !!
La cage refermée et bloquée, la lumière s’était éteinte
après un fracas de frottement crissant de pièces métalliques, et toutes les
protestations pourtant formulées au subjonctif étaient inopérantes ; il
n’était pas raisonnable d’espérer une intervention sur le champ de quelques
préposés de basse roture, non plus que
de faire appel à ses gens ou à ses laquais munis de chaise à porteurs afin de gravir les degrés de cet hôtel
particulier; en désespoir de cause il fallait courber l’échine devant la
technique et se constituer là, à huis clos, en micro société car la concierge s’était absentée jusqu’au
lendemain après avoir touché ses gages. Là étaient à leur corps défendant,
Martin Duval, Mr Lan San, Ahmed ibn Ahmed et Madame de Muller et son caniche.
Mr Duval de la branche des Duval Champerret, maître en endormissement
et lévitation, fut le premier à se résoudre à accepter le confinement en cet
espace contraint pourvoyant une proximité inattendue et sans choix quant aux
compagnons d’infortune qui pourrait mêler la roture au blason, voire à
l’’étranger !!
Ignorant des mécanismes diaboliques de l’élévateur, Duval
connaissait particulièrement les fonctionnalités du corps humain pour en apaiser
les tensions et les angoisses, et notamment celles liées à cet espace réduit et
sans échéance de sortie connue. Il dispensait ses paroles de soin afin de
réguler les souffles et la consommation d’air.
Mais le caniche de Mme de Muller ne supportait pas Mr Duval,
question de phéromone sans doute ? Mme de Muller feignit l’évanouissement
et ne cessait de gémir, tout cela afin de mettre à profit l’assistance comme un
auditoire inespéré. Et de son cabas dépassaient deux baguettes de pain, du lait
et des croquettes. Mr Ahmed resté stoïque et silencieux jusqu’alors crut bon
d’informer l’assemblée qu’il ne pourrait se rendre à son activité nocturne dont
il ne précisa pas la nature ; il vitupérait et invectivait maintenant des
responsables imaginaires, mais il offrit sa gamelle en partage comme le font les bédouins du désert qui se
fient à Dieu mais font aussi confiance aux Hommes.
Quant à Mr Lan San, il conserva cette passivité asiatique et
alluma ses lanternes chinoises et donna une atmosphère de jour de l’an en cette
année du rat ! D’ailleurs ils étaient faits comme des rats alors autant
les honorer.
Chacun rogna sur l’accomplissement de ses désirs et besoins
propres afin d’adopter une position
moyenne et vivable à long terme. Mr
Duval récitait des mantras mais il ne parvint pas à endormir ni à apaiser son
entourage de promiscuité, et soudain il se mit à léviter à son corps défendant laissant
ainsi de l’espace disponible pour le trio d’irréductibles terriens.
dimanche 10 mars 2013
samedi 9 mars 2013
Sur le thème de marabout- bout de ficelle....
montagne-gne vaut tard-tarte aux pommes-pomme d'api-pipi au lit-lituanie-anniversaire-cerf volant-lanterne magique-que je t'aime-émotion-motion de censure-censure des sens-sens interdit-dites moi tout-toutankamon-montagne...
expressions ou lieux communs entendu-es+des mots-bouts de phrase découpés+une anaphore=
Moi ce que je veux dire...
Ecoutez jeune homme!
Vous savez pourquoi les anglais
Sarkozy, il est un peu fou
Moi ce que je veux dire...
Des bagatelles!
Des ornements de cabinet!
Moi ce que je dis...
L'avenir prend de l'avance
C'est l'époque qui veut ça
C'est l'Auvergne ou la Martinique
Moi je veux dire...
Elle, ingénue et bêtasse
Sa femme
un mois d'agonie
C'était un clochard vous savez
Moi ce que je veux faire...psychologue ou gynécologue, au choix
Manque de pot!
Pas de porte à vendre
Un lien avec le passé
Moi ce que je veux faire...
belotte et rebelotte
et Notre Dame pour la messe de minuit
Moi ce que je dis...
Faites moi confiansssse
on vit une époque épique
pique et pique et colégram!
Christine
montagne-gne vaut tard-tarte aux pommes-pomme d'api-pipi au lit-lituanie-anniversaire-cerf volant-lanterne magique-que je t'aime-émotion-motion de censure-censure des sens-sens interdit-dites moi tout-toutankamon-montagne...
expressions ou lieux communs entendu-es+des mots-bouts de phrase découpés+une anaphore=
Moi ce que je veux dire...
Ecoutez jeune homme!
Vous savez pourquoi les anglais
Sarkozy, il est un peu fou
Moi ce que je veux dire...
Des bagatelles!
Des ornements de cabinet!
Moi ce que je dis...
L'avenir prend de l'avance
C'est l'époque qui veut ça
C'est l'Auvergne ou la Martinique
Moi je veux dire...
Elle, ingénue et bêtasse
Sa femme
un mois d'agonie
C'était un clochard vous savez
Moi ce que je veux faire...psychologue ou gynécologue, au choix
Manque de pot!
Pas de porte à vendre
Un lien avec le passé
Moi ce que je veux faire...
belotte et rebelotte
et Notre Dame pour la messe de minuit
Moi ce que je dis...
Faites moi confiansssse
on vit une époque épique
pique et pique et colégram!
Christine
vendredi 1 mars 2013
mercredi 13 février 2013
Poésie sonore - Tome 3
Exercice : Ecriture automatique. Ecrire en lâcher prise.
Je suis assez fascinée des fascines du service rivière. Dis lui ce que tu penses lui dire selon les idées que tu as en tête. C’est une reconduction du programme précédent. Moi je prends bien le million si vous n’en n’avez pas besoin. Au fait combien tu pèses ? On n’est pas très clean sur ces opérations. Il y aura une évaluation d’Elise. Il faudra leur dire qu’on ne peut pas aller plus loin. Vous pensez à l’avenir et à l’impact sur le territoire ? Je suis désolée, je viens juste de rentrer de réunion. Par rapport à la convention cadre et à la map ….Barque à fond plat ou canoë ? Dans la soupe il y a du curry mais c’est pas épicé. Le pape a démissionné. Beckam est engagé pour faire parler du club. Il y aura des nuages de l’Aquitaine jusqu’au sud de l’Alsace. Les températures seront négatives. Pour les natifs du capricorne la semaine sera fructueuse. Il y a des PRA alors que le PNA n’est pas validé. On vous rembourse 10 fois la différence si vous trouvez moins cher. Prochaine station cité administrative.
Un joueur de flûte était fasciné de fascines.
Vanessa
Exercice suivant : A partir de bouts de texte, prendre des bouts de phrases qui interpellent
Il aimait peut être juste. Symbole de sa terre. Aussi précieuse que. Faire vivre ce miroir. Une lueur éclairant. Peu à peu. Au clair de la lune. La messe de minuit. Un joueur de flûte. Le calcul des choses. Les mots volaient.
Exercice suivant le suivant : mélanger les 2 exercices précédents
- Dis lui ce que tu penses lui dire au clair de la lune. Il faudra aussi lui dire de faire vivre ce miroir.
Les mots volèrent dans les nuages de l’Aquitaine jusqu’au sud de l’Alsace. Symbole de la terre, ils pensaient à l’avenir et ne purent aller plus loin.
Engagés, Désolé, Démissionnés, épicés.
- C’est une reconduction dont vous avez besoin où le calcul des choses vous rembourse la différence.
Peu à peu, une lueur éclairant le joueur de flûte fasciné de fascines, les mots prirent les idées que tu as en tête.
Fructueuses, précieuses, chers
Mais il aimait peut être juste les natifs de la prochaine station.
Exercice de la fin : chercher une anaphore et reprendre le texte.
Un joueur de flûte était fasciné de fascines.
- Dis-lui ce que tu penses lui dire au Clair de la lune et dis-lui de faire vivre ce miroir.
- Dis-lui que les mots volèrent dans les nuages de l’Aquitaine jusqu’au sud de l’Alsace. Engagés et épicés.
- Dis-lui que, symbole de la terre, les mots pensaient à l’avenir et ne purent aller plus loin. Démissionnés et désolés.
- Dis-lui que c’est une reconduction dont vous avez besoin où le calcul des choses vous rembourse la différence. Evalué et validé.
- Dis-lui que, une lueur éclairant peu à peu le joueur de flûte fasciné de fascines, les mots prirent les idées que tu avais en tête. Fructueuses et précieuses.
Mais lui, le joueur de flûte fasciné de fascines, il aimait peut être juste les natifs de la prochaine station.
mercredi 30 janvier 2013
Mardi 30 janvier 2012
Ecrire un monologue
sur un rendez-vous manqué, texte à dire en duo en superposition ou tressé avec
un autre texte et relatif à un voyage, un lieu découvert sans nuages pour l’assombrir.
« Attendre, attendre encore le messie ou son prophète
et sa promesse, il ne vient pas, pourtant le solstice produit la révélation, la
saison est propice, je veux voir l’apocalypse et sa fin des temps, le sens de
la fin dernière ; je suis comme les juifs, le Christ n’est pas le messie
un prophète parmi les prophètes, mon attente n’est pas comblée, le ciel n’est
pas descendu sur la terre, j’attends l’image du Cosmos réfléchi sur mon sol. La
vérité n’est-elle pas que dans l’attente, la quête non aboutie, c’est le chemin
qui a du sens et non l’aboutissement, demandez à Parsifal ! Attendre,
attendre à épuiser toutes les émotions négatives, patience menée à bout, désespoir
et désarroi, je veux te donner le remords de ton manque de ponctualité quand tu
me donnes la peur de mon attente vaine, l’espérance n’est qu’une souffrance ;
est-il déjà venu que je ne l’ai vu ? Attendre pour rien l’inaccessible
étoile, la contrée où personne n’ira jamais, beaucoup n’y sont pas allés et n’en
sont pas revenus, attendre, attendre, venez ma colère et mon courroux, tremblez
mes membres, mes pieds battez le sol, mes mains déchirez le tréfonds de mes
poches, mes yeux épuisez la hagardise, tendez- *vous mes traits à me rendre blême ;
je ne suis plus, je ne suis qu’attente et tension vers ce qui ne vient pas, je
suis tout à l’heure et m’abstrait du présent, je ne suis que peut-être, je ne
suis que parce que l’autre viendra ; je ne veux pas perdre ni renoncer, je
veux désespérer l’espérance avant de capituler ; je n’aurai ni le bénéfice
de la souffrance du prophète caché, ni le rachat, ni la grâce ; je suis
inaccompli, je cède et baisse la tête, j’ai compris que le messie est attendu
et ne vient jamais, mais l’attente est rarement vide si même personne n’est
venu et ne viendra calmer et satisfaire la promesse de l’attente. Les
promesses du diable ont-elles aussi ce pacte insupportable et morbide de l’attente ?»
Ecoute d’un extrait d’une
musique contemporaine de KAGEL et notez le ressenti aussi épars que la musique
est déconstruite.
Langue, langue, sons, sons, longueurs d’ondes exotiques sataniques
et convulsifs, mots de colère, mots de peur derrière les croches du diable,
mots de peur sidérante, silences déconstruits volés au génie de Mozart,
martellements d’ensauvagement, cadence, cadences, syncope et arythmie, vertige
démoniaque qui me dissolvent, injonction musicale de tuer les mots anciens pour
des mots à chambre sonore, sans couleur ni odeur connue pour des chambres
sonores et assourdissantes, déconstruire et détruire, faire mourir la chenille mélodique
en soubresauts pour une chrysalide de musique insoupçonnée et sérielle,
tonalités, tonalités, breaks du malheur, bing, bang, dring, argh, sortir des
sens anciens et courants, vernaculaires ; à moi les sons barbares,
vocalises rauques, battements de cœur en
marteau sans maître, où m’emmenez-vous ? Déluge et dérives d’aiguës à
griffer les tympans, à faire sonner les osselets et l’enclume du diable, musique
pour pores de peau, vibrations de squelettes sous les xylophones de l’enfer,
danse macabre pour crânes rigolards aux orbites creuses claquantes et sardoniques, demi-tons et demies-mesures de
piano toc et toc, bruits et bruits de fureur, rythme alternatif de silence
complice pour des Saints-Guy d’apothéose, aventure hors mélodie des arpèges,
prenez ça bien dans les esgourdes et par vos voies sympathiques de vos os
récepteurs, vibrez en transes, secoués, interdits, stupéfaits, étonnés, dans la
dimension x….. de galaxies heurtées, de lumières vacillantes vibrantes et pâles
avalées par les trous noirs sonores,
échos d’un univers dantesque au bras de Béatrices déconcertées et peu
concertantes, adieux aux esthétiques et claviers tempérés, adieux aux baroques
rococo et remixés, bonjour fureur et Tohu Bohu ! Nos épines dorsales sont
ondulatoires et commandent nos mouvements saccadés et désaxés, corps
disharmonieux aux vibrations de l’enfer, oubli de la raison et de la
sensibilité, agression concrète aux bourdons farouches, puis silence
dodécacophoniques, dodécaphoniques, dodécaph, dodéca ,dodéééé…….Gérard C….
dimanche 27 janvier 2013
Liste de mes péchés inavoués au confessionnal
Gourmandise, convoitise, orgueil, vanité, envie, luxure, intempérance, mensonge, trahison, délation, oubli, tromperie, inconstance, inconsistance, injustice, narcissisme, perversion polymorphe, incongruité, dandysme inopportun, haine, prévarication, parjure, apostasie, idolâtrie, déviationnisme, libertinage, transgression, lubricité, imposture, vol, salacité, grossièreté, indifférence hautaine, curiosioté pathologique, empirisme confusionniste, zèle intempestif, couardise, lâcheté, effronterie, dilatation de l'ego, lucre, dévoiement, fétichisme alternatif, désertion libidinale, déviance exotique, cynisme manipulateur, utopisme invétéré, refoulement subjectif......... Gérard C.....
Gourmandise, convoitise, orgueil, vanité, envie, luxure, intempérance, mensonge, trahison, délation, oubli, tromperie, inconstance, inconsistance, injustice, narcissisme, perversion polymorphe, incongruité, dandysme inopportun, haine, prévarication, parjure, apostasie, idolâtrie, déviationnisme, libertinage, transgression, lubricité, imposture, vol, salacité, grossièreté, indifférence hautaine, curiosioté pathologique, empirisme confusionniste, zèle intempestif, couardise, lâcheté, effronterie, dilatation de l'ego, lucre, dévoiement, fétichisme alternatif, désertion libidinale, déviance exotique, cynisme manipulateur, utopisme invétéré, refoulement subjectif......... Gérard C.....
jeudi 17 janvier 2013
Chemin parcouru à rebours, à l'endroit
chemin retors dévorant de rêves envieux,
dévidant un fil éteint - chemin d'aveugle
et cet arbre en fleurs, anodin
entêtant de présence
lumière improbable dans ce silence sans fin
ne plus rejouer ces pas, inventer un chemin
retrouvailles insoupçonnées d'une trace désirante, sienne
laisser ce chemin à perte de repère
trop de fois parcouru...délétère.
Hélène
chemin retors dévorant de rêves envieux,
dévidant un fil éteint - chemin d'aveugle
et cet arbre en fleurs, anodin
entêtant de présence
lumière improbable dans ce silence sans fin
ne plus rejouer ces pas, inventer un chemin
retrouvailles insoupçonnées d'une trace désirante, sienne
laisser ce chemin à perte de repère
trop de fois parcouru...délétère.
Hélène
mardi 15 janvier 2013
lundi 14 janvier 2013
Au théâtre Sheridan, ce soir
Encore Hopper.
Écrire une histoire à partir de l'incipit fourni par sa voisine en incluant des bribes d'un texte d'un autre voisin.
Comme chaque vendredi, elle était venue au théâtre Sheridan pour voir jouer le silence.
Comme chaque vendredi depuis ce vendredi fatal où elle l'avait attendu.
Tant attendu.
Vainement.
On jouait à l'époque Macbeth.
Longtemps elle pensa qu'elle avait commencé à le désaimer, à le hair.
Hélas, ce n'était pas de la haine, mais une douleur qui absorbe sa vie et qui la fait encore aujourd'hui, hurler .
Dans le vide
Et elle reste là, agrippée à la balustrade, là où Hopper l'avait posée.
Avec un sourire vague.
La consistance du vertige dans le regard.
Attendant l'extinction de la douleur, cette douleur qui la ramène dans ce théâtre tous les vendredis.
Elle se retrouve décomposée par la vie, perdue dans la concordance des temps.
Le passé, le présent où l'on entend, dans ce théâtre , une litanie de plainte, une rumeur de perte.
Ce temps
Qu'elle n'avait pu l' accorder au sien, puisqu'il n'était pas venu la rejoindre.
Et subitement elle compris.
Elle compris ce qu'il lui faisait vivre. C'est ce qu'il peint depuis des années:
L'angoisse humaine,
La solitude,
L'absence,
Le silence,
L'attente,
L'énigme du désir,
du Temps
L'énigme de la mort.
Ce fut comme une vision :
Elle allait se jeter dans le vide et il ne peindra plus que des tableaux dans lesquels le sujet a disparu.
Elle enjamba la balustrade et
..............bascula dans le vide.
Son cri zébra d’un grand trait le Silence qui se jouait ce soir là au Théâtre Sheridan.
Claude van Ackere
Écrire une histoire à partir de l'incipit fourni par sa voisine en incluant des bribes d'un texte d'un autre voisin.
Comme chaque vendredi, elle était venue au théâtre Sheridan pour voir jouer le silence.
Comme chaque vendredi depuis ce vendredi fatal où elle l'avait attendu.
Tant attendu.
Vainement.
On jouait à l'époque Macbeth.
Longtemps elle pensa qu'elle avait commencé à le désaimer, à le hair.
Hélas, ce n'était pas de la haine, mais une douleur qui absorbe sa vie et qui la fait encore aujourd'hui, hurler .
Dans le vide
Et elle reste là, agrippée à la balustrade, là où Hopper l'avait posée.
Avec un sourire vague.
La consistance du vertige dans le regard.
Attendant l'extinction de la douleur, cette douleur qui la ramène dans ce théâtre tous les vendredis.
Elle se retrouve décomposée par la vie, perdue dans la concordance des temps.
Le passé, le présent où l'on entend, dans ce théâtre , une litanie de plainte, une rumeur de perte.
Ce temps
Qu'elle n'avait pu l' accorder au sien, puisqu'il n'était pas venu la rejoindre.
Et subitement elle compris.
Elle compris ce qu'il lui faisait vivre. C'est ce qu'il peint depuis des années:
L'angoisse humaine,
La solitude,
L'absence,
Le silence,
L'attente,
L'énigme du désir,
du Temps
L'énigme de la mort.
Ce fut comme une vision :
Elle allait se jeter dans le vide et il ne peindra plus que des tableaux dans lesquels le sujet a disparu.
Elle enjamba la balustrade et
..............bascula dans le vide.
Son cri zébra d’un grand trait le Silence qui se jouait ce soir là au Théâtre Sheridan.
Claude van Ackere
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